Rencontre avec quelques-unes de nos collaboratrices : Cherry Wen Wen Lu (Artiste visuelle), Sarah Dixon (Dramaturgie), Caroline Liffmann (Associée à la direction artistique) et Julie Lebel (Directrice artistique et chorégraphe)

Dans la maison des oiseaux est le nouveau spectacle interactif de Foolish Operations pour les jeunes enfants et leurs adultes. Le projet est dans sa dernière année de création et sera présenté en première au Surrey International Children’s Festival en mai 2022. Le projet comprend 15 (!) collaborateurs et il y a eu plusieurs phases de recherches avec différentes combinaisons de ces collaborateurs.
L’été dernier, Cherry, Sarah, Caroline et Julie ont collaboré au développement de la dramaturgie et de l’histoire de Dans la maison des oiseaux à travers des illustrations créées par Cherry. Le processus s’est déroulé à travers plusieurs sessions Zoom au cours de quelques mois. Ensemble, elles ont développé une histoire présentée à travers des illustrations qui seront distribuées dans l’espace de performance. Les éléments de danse et de performance de la pièce poursuivent la même histoire. Vous trouverez ci-dessous quelques réflexions du groupe sur le processus collaboratif de création d’histoires et sur la manière dont il les a conduites au thèmes centraux du projet.
Qu’est-ce qui a inspiré l’histoire de Dans la maison des oiseaux ?
Sarah Dixon, dramaturgie : J’ai évoqué un projet que j’avais réalisé pour ma fille dans lequel j’ai créé trois personnages et les ai utilisés comme base d’un dessin animé que je dessinais pour elle et que je mettais dans sa boîte à lunch tous les jours pendant trois ans. C’était une histoire qui se déroulait sans début, sans milieu, ni fin. Cela a créé une manière très flexible et ludique d’explorer des idées et des relations à travers les personnages et leur environnement.

Quel a été votre rôle dans ce processus ?
Cherry Wen Wen Lu, artiste visuelle : Je voyais mon rôle comme celui d’une interprète, traduisant des mouvements, des pensées et des idées en dessins. J’ai aimé observer toutes les vidéos de danse tout au long de l’année qui ont été utilisées comme références pour les mouvements des personnages.
Caroline Liffmann, directrice artistique associée : Ce fut un processus très riche qui a inclu plusieurs perpectives. Mon rôle était d’identifier les histoires et les significations qui se présentaient, puis de nous aider à faire des choix pour aller dans une direction ou une autre. Une partie de cela comprenait la recherche de lacunes ou de pièces manquantes dans notre réflexion, et la recherche de moyens d’intégrer et d’ancrer nos valeurs directrices – ce qui est un processus continu.
Était-ce la première fois que vous travailliez de cette manière collaborative pour développer une histoire ?
Julie Lebel, Directrice artistique et chorégraphe : Les histoires émergent souvent assez tard dans mon processus créatif, après la chorégraphie et d’autres éléments comme la musique, les costumes, les accessoires, la vidéo, etc. Ça ne vient pas avec des mots. Travailler avec les illustrations et les images de Cherry était nouveau pour moi et a aidé à clarifier l’arc narratif de ce nouveau travail beaucoup plus tôt que d’habitude.
Caroline : C’était excitant d’être en dialogue de cette façon et de faire le saut entre le mouvement et le dessin. De voir les différentes façons dont les histoires peuvent être partagées.
Quelque chose vous a-t-il surpris pendant ce processus ?
Julie : Nous avons rapidement établi nos 3 personnages principaux – l’enfant, l’arbre et l’oiseau fantastique. Les images sont en séries de trois et proposent une « situation ». Nous avons discuté d’idées générales et Cherry jouait avec différentes situations. Le rôle de l’enfant par rapport à l’oiseau et à l’arbre était difficile à établir. Nous étions tous aux prises avec le fait que l’humain dans cette histoire a le potentiel de perturber et d’endommager l’environnement. Par exemple, Cherry a proposé une image de l’enfant regardant de près des œufs dans un nid. En avril, en apprenant avec Sara Ross dans un atelier offert par EartHand Gleaners Society intitulé « Comprendre le langage des oiseaux », j’ai appris que s’approcher d’un nid crée une piste qui pourrait mettre le nid en danger en attirant d’autres prédateurs. Nous avons donc plutôt décidé de garder le nid dans un endroit sûr !


Quelle est votre illustration préférée ?
Cherry : Ma partie préférée des illustrations était les arbres ; le personnage a ancré les histoires tout comme les vrais arbres du parc établissent l’espace dans lequel les interprètes et le public jouent. Pour moi, c’est devenu une métaphore pour la façon dont nous devrions exister dans l’environnement qui nous entoure.

Qu’est-ce que ce processus vous a révélé sur les thèmes du projet ?
Sarah : Ce processus m’a rappelé l’importance de l’art et de la narration pour ramener les humains dans le moment de leur expérience vécue. Comment continuer à en apprendre sur la manière dont nous choisissons d’être en relation les uns avec les autres et avec notre monde.
Julie : Travailler à travers des itérations comme celle-ci – dessiner des propositions, des discussions, un processus de réflexion, m’a donné de l’espoir pour l’humain en relation avec la nature et surtout la contribution de l’enfant. La curiosité de l’enfant rappelle aux adultes les merveilles de la nature et le environnement. Les enfants nous aident tous à en apprendre davantage et à être de meilleurs gardiens de cette terre pour les générations à venir.

Photographie de Riz Herbosa et illustrations de Cherry Wen Wen Lu
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